Concernant les parkings prévus en ville par le Plan directeur, celui de la Gare et celui d’Entre-deux-Villes, les partisans de Ma Place exagèrent, voire inventent, des problèmes auxquels ces projets pourraient être confrontés (comme tout projet de ce genre), et prétendent qu’ils «sont jugés [par qui ?] difficilement rentables, parce que trop chers à construire».

Selon «Ma Place», le parking de la Gare serait «accablé d’oppositions» et coûterait «38 millions dont 35 pour le bâtiment avec le parking en sous-sol et 3 millions pour assainir le sol, gravement pollué».
En fait, une grande partie des oppositions ne visent qu’à obtenir des garanties pour que le projet soit adapté aux bâtiments existants, notamment en ce qui concerne la sortie des poubelles et des vélos. Rien d’accablant.
Quant au coût, la plus élémentaire honnêteté demanderait de préciser de quoi l’on parle, et de séparer le parking du bâtiment qui le surmontera. Le coût du parking seul a été publié par Le Régional sur la base des estimations officielles: 21,1 à 22,7 millions, 24 millions avec l’aménagement de surface (création d’une place par-dessus la rampe des Bosquets). La construction d’un immeuble de bureaux sur le parking, a priori rentable, va réduire les coûts, mais tant que les négociations financières ne sont pas bouclées, difficile de donner des estimations plus précises, et de prophétiser qui paiera combien.
Enfin, le «sol, gravement pollué» ne semble exister que dans la mauvaise foi de «Ma Place». En tout cas, la zone de ce parking ne figure pas comme site pollué sur CartoRiviera (voir plan-ci-dessous).

Selon «Ma Place», le parking d’Entre-deux-Villes, lui aurait «fait fuir les investisseurs». Il couterait «28 millions, décomposés en 22,4 millions pour le parking, 4.2 millions pour les importants aménagements extérieurs du fait de l’emplacement et 1.4 million pour les inévitables dépassements découlant de la complexité du chantier».
En fait la multinationale Vinci n’a pas fui, mais a étudié le projet jusqu’au bout, et c’est le Conseil communal qui l’a refusé, en réclamant une vision globale de la politique du stationnement (qui existe aujourd’hui sous la forme du Plan directeur du stationnement).
Et surtout, ce que «Ma Place» se garde bien de dire, c’est que, comme ils le proposent pour la Place du Marché, le projet aurait été réalisé en partenariat public-privé (PPP). Dans le contrat prévu, le partenaire privé réalisait la totalité des travaux, et en restait «propriétaire» pendant 40 ans. Il aurait donc pris en charge tous les frais de construction et d’aménagement de surface pour un total de 27,4 millions, sans aucune mention de dépassements ou autres, puisqu’il construisait pour lui-même. Le partenaire privé devait encore verser une redevance pour l’usage du sol de 300’000.- par an, mais en contrepartie, il «s’emparait» des recettes du parking communal du Panorama, estimées à 600’000.- par an. Au bout de 40 ans, la commune serait ainsi devenue propriétaire du parking avec ses aménagements extérieurs en ayant payé 12 millions (40 x [600’000 – 300’000]). Cet arrangement financier aurait été plus favorable à la commune que ne l‘est celui de l’exemple favori de «Ma Place», le parking d’Yverdon (pour la comparaison avec le parking d’Yverdon, voir notre article et le préavis sur Entre-deux-Villes est disponible sur le site de la commune en suivante ce lien).

Cerise sur le gâteau,«Ma Place» n’est même pas capable de citer correctement le coût de l’aménagement de la Place du Marché «D’amour et d’eau fraîche», pour lequel ils comptent 12 millions, alors que le chiffre admis par tous est de 10 millions.

Au bout de tous ces traficotages avec la réalité et les documents,«Ma Place» arrive au formidable total de 78 millions. Mais en vérité, il est impossible de dire combien coûtera aux contribuables l’un ou l’autre parking. Il est possible d’estimer honnêtement les coûts de construction (c’est ce que nous avons fait en avançant le chiffre de 46 millions pour la place du Marché), mais dire qui paiera quoi n’est que de la sculpture sur nuages, car cela dépend de trop de facteurs, en particulier des formes d’un accord financier dans le cadre d’un éventuel PPP.

Les 78 millions avancés par«Ma Place» des sont qu’une baudruche gonflée à la mauvaise foi, censée effrayer les Veveysans. Dégonflez-la d’ici le 19 mai.