Au verso du flyer distribué par le comité Ma Place, six bulles contiennent les promesses des partisans du parking souterrain. Sous forme de slogans prétendument pertinents, ils se révèlent pourtant trompeurs ou carrément faux quand on les analyse de près. Face à tant de promesses vaines, mieux vaut voter NON le 19 mai.
« Place 100% piétonne, belle à voir et à vivre »
Certes, la Place du Marché serait en très grande partie piétonnisée s’il n’y avait plus une seule voiture en surface. A 100% ? Cela n’est pas sûr car il faudrait toujours permettre l’accès aux véhicules motorisés pour les livraisons, les secours et l’organisation de manifestations.
Ce que cachent les initiants, c’est que les abords de la Place du Marché et les rues y débouchant seraient défigurés. En effet, la Place du Marché est en principe inconstructible car classée à l’inventaire fédéral des sites d’importance nationale (ISOS). Dès lors, les rampes d’accès, les bouches d’aération et ascenseurs devraient être placés dans les rues adjacentes (rue Louis-Meyer, rue du Torrent, rue de Lausanne ou encore Av. Paul-Cérésole) ou dans des bâtiments autour de la place. La Place du Marché et ses alentours ne seraient certainement pas beaux à voir, contrairement à ce que clament les initiants.
De plus, le projet de réaménagement, lauréat d’un concours prévoit de dissuader le transit par la place. De nombreux partisans de l’initiative proposent au contraire de «recréer un deuxième axe de circulation pour traverser Vevey, en évitant la Place de la Gare». La géographie étant ce qu’elle est, cela ne peut se faire que par les rues d’Italie, du Simplon, de Lausanne, du Torrent et par l’avenue Nestlé… en passant par le haut de la Place du Marché. Une place 100% piétonne, avec 7’000 voitures par jour ?
Aussi, on est en droit de se demander si la place serait vraiment « belle à vivre ». En raison de la dalle, il serait impossible d’y planter des arbres d’une taille intéressante. Les partisans de l’initiative en sont tellement conscients que leur affiche ne montre que… trois arbustes en pot. La place deviendrait durant les journées chaudes, de plus en plus tôt dans l’année, un îlot de chaleur.
Alors, les initiants prennent-ils les Veveysannes et les Veveysans pour des cruches, ou bien ?